Présentation de l'étude

RESUME

De nombreux travaux cliniques, physiopathologiques et épidémiologiques, suggèrent que des facteurs nutritionnels sont susceptibles de participer à une réduction ou à une augmentation de l’incidence des pathologies qui constituent les grands problèmes de santé publique auxquels nous sommes confrontés en France, comme dans l’ensemble des pays industrialisés : cancers, maladies cardiovasculaires, obésité, diabète de type 2, dyslipidémies, hypertension artérielle, déclin cognitif, dépression, …
Identifier des facteurs de risque ou de protection, liés à la nutrition, constitue une étape indispensable pour établir des recommandations nutritionnelles visant à réduire le risque de pathologies et améliorer la santé des populations.
Ces pathologies sont des maladies multifactorielles dans lesquelles interviennent des facteurs génétiques, biologiques et environnementaux. L’épidémiologie nutritionnelle occupe une place importante dans l’étude des relations nutrition-santé car elle contribue à fournir une information directe sur la relation entre l’exposition alimentaire et la survenue de ces maladies dans des conditions de vie habituelles.
Pour pouvoir mettre en évidence le rôle spécifique des facteurs nutritionnels, il est indispensable de développer des études de cohortes prospectives portant sur de très grandes populations pour lesquelles sont mesurées de façon précise les apports alimentaires et collectant les informations utiles permettant de contrôler un maximum de facteurs de confusion potentiels, grâce à un phénotypage fin des sujets.
Depuis l’arrivée de l’Internet en France en 1994, le nombre des utilisateurs augmente chaque année. En mai 2008, 32 700 000 des français de plus de 11 ans, soit 61,9 % de la population, s’étaient connectés à Internet durant les 30 derniers jours, quel que soit le lieu de connexion (domicile, travail, lieux publics ou privés). En 2023, 93,3 % des ménages Français ont un accès à l’Internet et 93.1 % dans l’ensemble de 27 pays de l’Union Européenne (Source : OCDE et INSEE).
A ce jour, avec l’apparition du smartphone, la population française est plus connectée que jamais. En 2022, 87% des personnes possédaient un téléphone portable type smartphone, soit + 3 points par rapport à l’année 2020 (Source : Arcep.fr).
L’utilisation d’Internet offre donc un accès à un très large échantillon de sujets volontaires et des possibilités de recueillir régulièrement, de très nombreuses données qu’il est possible de collecter, stocker et traiter de façon automatisée.
Par la quantité et la qualité des données collectées et par la taille de l’échantillon (178 000 volontaires à ce jour), l’étude NutriNet-Santé permet aujourd’hui de constituer une gigantesque source d’information sur la nutrition et la santé de la population vivant en France. Il s’agit d’une des plus grandes bases de données épidémiologiques en matière de nutrition et santé dans le monde.
Depuis le début de l’étude, 280 publications scientifiques internationales ont eu lieu, dont plusieurs dans les journaux de spécialité ou généralistes les plus renommés (British Medical Journal, JAMA Internal Medicine, Nature Sustainnability, Lancet Public Health, Plos Medicine, etc.), et plus de 370 présentations dans des congrès français ainsi qu’à l’international et des milliers de retombées dans les médias nationaux et internationaux.

Objectif principal

Etudier les relations entre les apports en nutriments, aliments, comportements alimentaires et la mortalité globale et spécifique par cancer ou maladies cardiovasculaires.
Etudier les relations entre les apports en nutriments, aliments, comportements alimentaires et le risque de maladies chroniques (cancers, maladies cardiovasculaires, obésité et surpoids, diabète de type 2, hypertension artérielle, dyslipidémies, syndrome métabolique polyarthrite rhumatoïde, migraine, dépression, déclin cognitif, troubles fonctionnels intestinaux...) ainsi que le vieillissement et la qualité de vie.

Objectifs secondaires
Identifier les facteurs de risque et/ou de protection liés à la nutrition pour ces maladies, étape indispensable pour établir des recommandations nutritionnelles permettant de prévenir le risque de maladies et d'améliorer la qualité de la santé de la population actuelle et des générations futures.
Etudier les déterminants (sociologiques, économiques, culturels, psychologiques, cognitifs, sensoriels, biologiques, génétiques…) des comportements alimentaires, de l’état nutritionnel et de l’état de santé.
Etudier les relations entre les apports en nutriments, aliments, comportements alimentaires et des marqueurs clinico- biologiques.
Surveiller dans le temps l’évolution des apports alimentaires et de l’état nutritionnel de la population.
Evaluer l’impact de campagnes ou d’actions de santé publique (connaissance, perception, efficacité...).

Matériel et Méthodes

Il s’agit d’une étude de cohorte prospective, observationnelle et en ligne portant sur une large population, 178 000 en 2024 âgés de plus 15 ans. Les volontaires sont recrutés par une vaste campagne multimédia grand public (télévision, radio, presse écrite, Internet) qui a été lancée en avril-mai 2009 et relayée par de multiples canaux professionnels. Le recrutement est toujours en cours.
La communication répétée régulièrement s’appuie sur un appel au volontariat pour recruter et fidéliser des sujets « acteurs de la recherche et de la santé publique » contribuant au progrès des connaissances scientifiques.
L’ensemble des Nutrinautes est suivi grâce au site Web développé à cet usage (www.etude-nutrinet- sante.fr) et s’appuyant initialement sur les outils développés dans les études SU.VI.MAX et ENNS, puis par ceux développés par l’étude conduite depuis 15 ans.
Tous les questionnaires et collectes de données sont conçus pour être remplis directement sur le site Web, développé en PHP avec le framework Symfony, et reposent sur une interface web sécurisée, intégrant les meilleures pratiques en matière de protection des données.
A l’inclusion, tous les Nutrinautes ont à remplir 5 questionnaires : Questionnaire alimentaire (3 enquêtes portant sur 3 jours tirés au sort), questionnaire santé, questionnaire anthropométrique, questionnaire sur l’activité physique et enfin un questionnaire socio-démographique et mode de vie. 
Les volontaires sont également invités à remplir des questionnaires complémentaires, à un rythme d’environ un par mois. Des données concernant la santé des participants sont également collectées : mortalité globale et causes de mortalité, morbidité et qualité de vie.
Des collectes de données clinico- biologiques ont été également réalisées sur des sous-échantillons dans le cadre de la Bio banque NutriNet-Santé.
La mortalité est suivie de façon exhaustive grâce aux données de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE). 
Il est possible de greffer, en permanence sur le protocole de base, des questionnaires supplémentaires en fonction des intérêts des différentes équipes associées et de développer des protocoles sur des sous-échantillons choisis en fonction de profils particuliers.
Le site Internet de l’étude fournit des informations générales et spécifiques sur la nutrition, la santé, et la recherche et entretient le sentiment d’appartenance à la cohorte.
Le projet s'appuie sur l'engagement de partenaires institutionnels concernés : ministères, organismes de recherche, agences et fondations. La banque de données et l'accès à la population constitut aujourd’hui un réel patrimoine scientifique national et international, utile à la communauté scientifique pour la recherche, l’observation, la surveillance, l’évaluation et l’aide à l’expertise.